Hedy Lamarr, femme libre et intelligente victime de sa beauté plastique ?

Ravissante idiote ou actrice et inventrice de génie ? se demande Méndez… intrigué par la célèbre citation d’Hedy : « N’importe quelle fille peut être glamour. Tout ce que vous avez à faire est de rester immobile et d’avoir l’air stupide ».

Orgasme simulé… ou non dans le film le plus célèbre de Hedy Lamarr, Ecstasy ? « Les hommes c’est bien, l’amour c’est bien, c’est le mariage qui me déçoit un peu » avait-elle dit.

Co-inventrice de génie ou… plagiaire sans scrupule ?

Hedy a-t-elle inventé le Wi-Fi ?

Méndez aime les femmes…C’est ainsi.
Est-ce que le vénérable inspecteur aurait été sensible à la beauté plastique de Hedy ? Certainement pas. Méndez est un peu fétichiste et aurait été bien davantage attiré par sa beauté évolutive marquée par les affres du temps et surtout par les abus d’une chirurgie reconstructrice dilletante. Hedy est un cas d’école pour Ricardo qui n’a cesse d’être magnétisé par les défauts physiques des belles femmes…

Hedy, devant les dégats subis par son corps, finira à la fois recluse et rejetée du monde, un peu comme le vieux flic barcelonais…

Hedy aurait-elle pu aimer Méndez ? L’hypothèse n’est pas à exclure car la star aimait les hommes clairement plus âgés qu’elle… N’avait-t-elle pas affirmé : « En dessous de 35 ans, un homme a trop à apprendre, et je n’ai pas le temps de lui faire la leçon. » ?

Méndez est-il attiré par l’intelligence des femmes ? Sans aucun doute si celle-ci ressemble à la sienne, une intelligence pratique, astucieuse… L’intelligence d’Hedy est particulièrement astucieuse… Point d’équations mathématiques complexes… Hedy, tout comme Méndez, n’ont pas fait d’études scientifiques, rappelons-le.

L’actrice est illustrée par les journalistes peu aguerris à l’histoire des sciences par l’affirmation selon laquelle le Wi-Fi n’aurait pu voir le jour sans elle, voire présenter Hedy comme l’inventrice du Wi-Fi… Ce dernier raccourci est temporellement absolument faux se dit le vieux policier… qui décide de mener l’enquête sur ces débordements journalistiques…

Nous sommes alors, en 1941, en pleine deuxième guerre mondiale et Hedy, animée par la haine du nazisme, veut se rendre utile. Les U-boots allemands déciment les convois alliés et elle veut améliorer le radio-guidage des torpilles en limitant les risques de brouillage (une forme d’attaque en déni de service)… Elle imagine donc un système à saut de fréquence où l’information utile est portée par un signal qui change périodiquement de fréquence. De facto, le signal porteur devient plus difficile à brouiller…
Mais cela ne suffit pas pour déposer un brevet… On ne brevete pas une idée si brillante soit-elle… Il faut aller plus loin en permettant à des industriels potentiels de réaliser un système opérationnel. La question pratique est : comment le récepteur (la torpille) sait-il se caler sur la fréquence ad hoc en t0 ? Autrement dit, comment synchroniser émetteur et récepteur et ceci en temps réel avec les techniques de l’époque ?
Hedy va alors faire équipe avec George Antheil, son amant de l’époque qui est… pianiste. Antheil sait synchroniser 16 pianos mécaniques pour qu’ils jouent ensemble. Chaque piano est piloté par une carte perforée et c’est ce principe même, qui, appliqué à la technique dite « de saut de fréquence » va permettre de synchroniser émetteur et récepteur. Le navire chasseur de U-boots ainsi que la torpille embarquent chacun une carte perforée identique sous forme de rouleau, tournant à la même vitesse et dans le même sens. Le nombre de trous déterminera à chaque tempo la fréquence a utiliser…
Quel rapport avec les technologies très modernes et complexes de la Wi-Fi ? A peu près aucun. Point de signal d’horloge porté en temps réel par l’émetteur à cette époque… On fabrique avec les techniques du moment… Par contre, l’étalement de spectre par saut de fréquence est toujours utilisé par les systèmes de positionnement par satellites (GPS ou assimilés).

Réhabilitons l’intelligence astucieuse de Lamarr… Elle s’inscrit dans l’histoire des techniques de traitement de signal tout simplement. Elle appartient aux quelques dizaines de chercheurs qui, seuls ou en équipe, ont apporté une pierre au traitement du signal qui, en matière de communications à distance, consiste, sur un support de transmission souvent très médiocre à transmettre de l’information de manière fiable (le message émis est parfaitement identique au message reçu et il est reçu dans un délai maximum préalablement fixé), non sensible aux dénis de service (brouillage volontaire ou non), non exploitable par l’ennemi (donc chiffré) et… avec un débit pratique (quantité d’informations utiles transportée en une seconde) sans cesse plus grand… La donne n’a pas changée en 2023…
Hedy a-t-elle vraiment contribué au Wi-Fi ? Que nenni… Seule la très obsolète norme « IEEE 802.11b » utilisait ce principe de saut de fréquence, ce dernier n’étant pas particulièrement rapide puisque que, en un instant tn, on n’utilise qu’une sous-fréquence très réduite d’une bande de fréquence bien plus large. Et oui, en matière de traitement de signal, on veut là-aussi le beurre et l’argent du beurre et même peut-être la fille de la crémière… se dit Méndez, philosophe à ses heures…

La Wi-Fi n’est vraiment que de l’ingénierie… qui ne fait que reprendre à son compte quelques concepts théoriques du traitement d’un signal…Hedy, elle, se situe clairement un cran au dessus en ayant découvert une nouvelle façon de traiter un signal… C’est grâce à des découvreurs comme Hedy que les télécommunications ont gagné en performance, robustesse et sécurité.

Ricardo avale un dernier verre d’alcool frelaté en se disant que les journalistes sont prêts à tout pour faire leur papier… et même au prix de contre-vérités ou de raccourcis afin de séduire la « populace (1) ». « Si seulement il avait connu Hedy… Le monde aurait été changé…  » se dit Méndez, le cerveau embrumé par le mauvais alcool…

(1) Méndez, qui est un homme instruit, fait ici référence à Hannah Arendt.

Etalement de spectre par saut de fréquence

3 réponses à « Hedy Lamarr, femme libre et intelligente victime de sa beauté plastique ? »

  1. […] Hedy Lamarr, femme libre et intelligente victime de sa beauté plastique ? […]

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