La zone d’intérêt (1)

Ricardo Méndez, vieux flicard dégénéré, serait-il un peu… cinéphile ? Le vieil officier a du temps libre, c’est connu et vérifié par ses chefs. Et il plait à l’homme de loi de fréquenter les lieux sordides et obscurs sentant les chairs humaines et la promiscuité qu’ils soient bars glauques, maisons de tolérance ou vieux cinémas de quartier érotiques ou même parfois d’arts et d’essais…

Méndez a débuté sa profession à la Brigada Politico-Social de Franco en 1942 et, par complémentarité dirons-nous, s’intéresse beaucoup à la période nazie après avoir dégusté :

C’est donc avec grand plaisir que Méndez a mis en pause l’espace de quelques heures une enquête que l’on imagine des plus ardues pour visionner « le film « La zone d’intérêt » de Jonathan Glazer.

Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin à côté du camp.

Si Johann Chapoutot démontre avec brio comment les nazis ont organisé de manière optimale la force de travail y compris dans les camps de concentration, si Robert Merle s’attache davantage à démonter et décortiquer les rouages de la chaîne de production, de la déportation des juifs vers les camps jusqu’à leur extermination massive et industrielle, Jonathan Glazer arrive aux mêmes conclusions mais avec une approche particulièrement originale…

A aucun moment le film ne montre l’intérieur du camp d’Auschwitz… Seuls des symboles montrent au spectateur qu’il est bien au bon endroit et à la bonne époque : un train qui passe, 2 hautes cheminées fumantes, des cris étouffés, des supplications, ne manque que l’odeur de chair brûlée se dit Ricardo… Pour le reste, l’on ne voit que Rudolf Höss, sa femme et ses enfants dans une spacieuse maison bourgeoise à 2 pas du camp. Le commandant pratique les horaires de bureau et on devine qu’il est plus facile pour lui de gérer l’extermination voulue par Hitler que de combattre au front… Une famille heureuse et unie…

Chapoutot, Arendt (le procès d’Eichmann), Merle et donc Glazer se rejoignent, chacun sur la route qui mène vers la banalité du Mal

L’horreur absolue tel que Méndez l’avait aussi découvert dans un tout autre contexte :

La jeune fille et la mort de Roman Polanski…

Et comme l’inspecteur aime les analyses contradictoires, il soumet ses lecteurs à cette critique étonnante qu’il ne partage pas

Et pour approfondir, l’analyse du film par Johann Chapoutot :

2 réponses à « La zone d’intérêt (1) »

  1. […] La zone d’intérêt Ici nous retrouvons, face à Margaux Baralon du journal cinéphile « Troiscouleurs », Johann Chapoutot qui nous livre son analyse à propos du film « La zone d’intérêt » de Jonathan Glazer… […]

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