L’Officier de Police barcelonais prépare en dilettante son voyage vers Arles et surtout son exploration (le mot n’est pas fort) des fameuses Rencontres Photographiques 2025 décrites, entre autres supports, par le magasine Fisheye.
Cette année, le Brésil est mis en avant à travers Claudia Andujar, photographe connue pour son travail sur les Yanomami d’Amazonie, que Sebastião Salgado photographia bien des années plus tard. Ricardo ne manquera pas de vous soumettre un compte-rendu de cette exposition dans quelques semaines !
Et c’est en étudiant les techniques photographiques de Sebastião Salgado que Ricardo a pris conscience de l’absurdité d’un choix binaire, exclusif, entre l’argentique et le numérique.
Les nains s’inspirent souvent des géants. Et… c’est bien naturel !
Ricardo Méndez
Les lecteurs argueront que beaucoup de photographes passionnés n’ont pas choisi et pratiquent selon l’humeur tant l’argentique que le numérique. C’est sans doute moins le cas des « professionnels » qui, souvent, sont pris dans la nasse de l’économie numérique basée sur un capitalisme de plateformes, sur une accélération des flux financiers et la dématérialisation (la virtualisation dirait Ricardo) des biens et services. Dans ce cadre, clairement, l’argentique n’a plus sa place et ces photographes ne peuvent que travailler en numérique et utilisent d’ailleurs, non pas des appareils photos au sens classique du terme mais des robots photographiques embarquant les dernières technologies hardware et… software que les spécialistes du marketing appellent IA… Un signe qui ne trompe pas : ces robots embarquent tous un port » Ethernet RJ45 » , la technologie cuivre filaire normalisée la plus rapide du moment et qui offre, de surcroît, un débit garanti (2.5GBASE-T), les hommes des réseaux apprécieront cette performance. Une image prise en Asie doit en quelques minutes pouvoir être exploitable par une agence située aux USA !
Donc, ami lecteur, vous l’avez compris… l’argentique est l’apanage de ceux qui aiment (et peuvent) prendre leur temps…
Pour autant doit-on choisir son camp au risque d’apparaître intégriste ?
Le grand Sebastião Salgado, lui, n’avait pas choisi… Il avait fusionné les 2 techniques !
Sebastião Salgado travaillait en argentique noir et blanc (notamment avec les pellicules Tri-X et T-Max P3200 de Kodak).


Il voulait tendre vers une saturation minimale pour éviter les virages de type sépia, ainsi que les réactions cyanotypiques inhérentes à la révélation chimique des pellicules et ainsi obtenir des blancs et des noirs neutres au tirage en sélectionnant les pellicules, les sels révélateurs et les supports. Après avoir utilisé des Leica (35 mm), il s’était converti au moyen-format avec le Pentax 645D, notamment pour son projet Genesis.
Ne souhaitant pas afficher ses photos sur écran, son processus de travail évoluera vers un mélange d’argentique et de numérique. Il réalisera les prises de vue en numérique avec un appareil moyen-format Pentax 645D. Les fichiers numériques seront tirés sous forme de planches-contact pour le choix des photos à tirer sur papier. Les photos numériques sélectionnées seront traitées avec le logiciel DxO FilmPack qui ajoute du grain argentique correspondant aux films Tri-X ou T-Max P3200. Une fois modifiées, ces clichés numériques ont été transférés sur un internégatif (pellicule argentique sans grain) qui permettait au tireur de réaliser à l’agrandisseur analogique des tirages argentiques sur papier baryté.
» Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ! » ironise avec respect l’Homme de Loi à la dérive.
Sebastião Salgado a donc mis au point un processus hybride argentique/numérique économiquement plus viable que le tout argentique selon son approche.
Comprenez ce que vous voulez photographier. Comprenez l’impact que votre travail pourrait avoir. Etudiez ce qui fait bouger le monde. Ne soyez pas qu’une personne avec un appareil photo car nous le sommes tous.
Sebastião Salgado


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