Ni Dieu, ni maître, même nageur…

Ni Dieu, ni maître, même nageur…

Jean Yanne

Le vieux flic espagnol dégénéré, dépassé et n’appartenant pas à la race supérieure, aime citer Jean Yanne pour exprimer son indépendantisme, son refus de toute autorité ou hiérarchie, son côté un peu apolitique et anar finalement…

Le parcours de Ricardo Méndez, officier de police assermenté, promis à un avenir professionnel brillant lors de ses débuts à la Brigada Politico-Social de Franco en 1942 mais rapidement mis au placard devant son manque affligeant d’adhésion au système, restera un mystère pour tous les historiens des polices espagnoles…

Méndez est-il « de gauche » ?

Méndez a lu très attentivement l’article de Johann Chapoutot dans l’édition du journal « Libération » publié le 11 juin 2024 à 5h47. Cette brillante analyse politico-historique va constituer l’ossature de la convocation de Chapoutot Au poste !, media libre et qui a pour vocation de « mettre un peu de trouble dans l’ordre dominant » selon le philosophe Jacques Rancière.

Méndez est-il un homme de Gauche ? Mais, avant tout… qu’est-ce que la Gauche, la vraie ? Pour Johann Chapoutot, la Gauche (et non pas les interprétations partisanes que certains peuvent se fabriquer) peut être définie très clairement :

La Gauche est universaliste, internationaliste, humaniste. Elle épouse le genre humain.

Johann Chapoutot

Et le grand historien, spécialiste du nazisme, de compléter :

Les notions de racisme, d’antisémitisme et de sexisme n’ont aucun sens.

Johann Chapoutot

Cette dernière citation, intimement liée à la première et indissociable de celle-ci qui est son corollaire, conforte le vieux fonctionnaire déchu dans ses réflexions antérieures :

A propos de la domination…

Dans ce précédent billet, Ricardo, s’appuyant sur les travaux d’Henri Laborit, tente de démontrer que les misères du Monde sont toutes générées par la dominance de quelques individus faisant alliance pour protéger leurs richesses matérielles et asseoir leur pouvoir sur les populations spoliées, trompées, manipulées, brisées, asservies, inhibées dans l’action… et ce, au mépris de la planète, du vivant, en rejetant toute forme d’humanité et en détruisant l’utilité même de l’Homme… Cette alliance ne peut s’imposer, du fait des immenses inégalités générées, que par la propagande et la violence exercées par les pouvoirs en place, pouvoirs autoritaires tendant vers des formes de totalitarisme.

Et si la peste brune arrivait au pouvoir ?

Et si… Que ferait l’homme de loi ?

Se laisserait-il dériver vers une forme de « banalité du mal » chère à Hannah Arendt, à une quotidienneté du meurtre comme l’a démontrée la philosophe à propos de Eichmann ou comme est décrit la vie de Rudolf Höss dans le film « La zone d’intérêt » réalisé par Jonathan Glazer ou encore dans « La mort est mon métier » de Robert Merle ?

La zone d’intérêt

Ou bien, Méndez reprendrait-il son « mange-tout » de service pour défendre son idéal… de Gauche ? Aurait-il le courage d’un héros en tuant (symboliquement, l’Astra mod. 400 de l’officier n’est jamais chargé) le Président, tombant sous les balles des gardes républicains et étant élevé, quelques années plus tard et à titre posthume, au rang de martyr, sa première promotion ?

Pour conclure, cet article est une satire tirant ses sources de la situation politique explosive actuelle européenne et surtout française… N’en déplaise aux hommes en gabardines et chaussures à clous cachés derrière la plateforme PHAROS, (Plateforme d’Harmonisation, d’Analyse, de Recoupement et d’Orientation des Signalements), cet article défend juste les valeurs chères au flic barcelonais : l’humanisme, le partage, les échanges réels parfois thermiques favorisant en même temps fusion des corps et entropie entre tous les êtres humains quelques soient leur race, leur couleur de peau, leurs idées, leur religion, leur sexe…

Ne rejouons pas le scénario de « La plaisanterie » de Milan Kundera…