Ivan Illich revisité par l’inspecteur ! Partie 2.

Méndez a retrouvé une certaine, mais bien fragile, paix intérieure en explorant toutes les subtilités de la pensée de ce philosophe bien connu mais si peu lu et étudié et, paradoxalement, instrumentalisé par les écologistes de tous poils…

Cet article fait suite au préliminaire, infra-cité :

La convivialité

La convivialité est le premier ouvrage à lire pour aborder l’oeuvre du Grand Ivan… et qui devrait inciter chacun à explorer par rebond ses autres petits fascicules (petits par la taille, grands par la profondeur de l’analyse).

Mais… il pourrait tout aussi bien être le tout dernier écrit à déguster après avoir dévoré, par exemple, « Némésis médicale » et « Une société sans école« … tant ce bouquin insignifiant et souvent bradé sur les étals de bouquinistes, édité aux USA en 1973, se veut être synthèse de tout ce que Illich a développé.

Dans La convivialité, Ivan rappelle que l’école ôte à l’élève l’envie et la capacité d’apprendre par lui-même et surtout de choisir ce qu’il aurait envie d’apprendre, l’autoroute empêche les moyens de transports traditionnels comme la marche ou le vélo d’exister, l’hôpital crée plus de maladies qu’il n’en soigne. Ricardo Méndez évoquera plus longuement dans des billets ultérieurs toujours aussi futiles l’expropriation de la santé et les effets pervers de l’école vue par Ullich…

Le point de départ de l’analyse de Ivan est que l’Homme a maîtrisé l’outil mais par un effet pervers, c’est maintenant l’inverse… L’outil a pris possession de l’Homme qui en est devenu son esclave… La pénétration de l’Intelligence Artificielle dans presque tous les domaines de la société humaine est la plus belle preuve de véracité des thèses d’Illich !

Certes, l’Homme a toujours eu besoin d’outils mais l’industrialisation a conduit à professionnaliser les domaines de production au lieu de façonner les outils et les biens fabriqués à son goût, pour son service et celui des autres comme l’explique à sa façon Matthew Crawford. En matière de santé, on est ainsi passé du médecin-artisan au médecin-technicien.

La technique a donc écarté l’Homme du monde réel et va même jusqu’à reconstruire le réel en un monde virtuel.

Le progrès devient donc alors le moyen d’exploiter l’ensemble de la société en la mettant au service d’élites spécialisées… Une méga-machine, déconnectée des besoins des individus, en état permanent de surchauffe est alors au service d’elle-même et de quelques élites spécialisées garantes de leurs propres valeurs.

« L’homme a perdu son autonomie »

Illich évoque une machine cybernétique qui fournit de plus en plus de biens et services en entraînant une énorme entropie… Pour juguler cette entropie, la technique mettra en oeuvre des solutions toutes aussi énergivores et aliénantes (le technosolutionnisme) qui amplifieront encore l’emballement du système.

A ce modèle industriel absurde et suicidaire, Ullich propose un monde « convivial » où l’on trouverait plus de bonheur avec moins d’abondance.

« Conviviale est la société où l’Homme contrôle l’outil »
Ivan Illich

Illich rejoint presque le contemporain Félix Tréguer :

« Ce qu’il nout faut, d’abord et avant tout, c’est arrêter la machine »

Félix Tréguer

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  1. Avatar de Ivan Illich revisité par l’inspecteur ! Partie 3. – Un photographe insignifiant incarne l’inspecteur Méndez !

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