L’inspecteur Méndez est-il un être asocial ?

Il est facile de localiser le flic décoté car il ne dépasse que par exception les limites de son quartier… Facile aussi car il se déplace souvent à pied à vitesse pondérée voire extrêmement lente ou bien sur une Moto Guzzi Modern-Classic qui ressemble un peu à son pilote, un pied dans le passé, l’autre dans la modernité… Pour autant, est-il facile de cerner sa personnalité ?

Une facette évidente du personnage est qu’il est souvent seul, dans les bars, sur sa moto mais vraisemblablement aussi dans le monde imaginaire dans lequel il évolue…

Seul dans les bars et les restaurants des bas-quartiers, le seul flic barcelonais respecté par les prostituées l’est presque toujours ce qu’il lui permet d’observer le monde insignifiant, de glaner des informations (et, de facto, être parfois même jalousé sur ce point par le Centro Nacional de Inteligencia !), d’immortaliser des instants de vie en prenant des clichés volés, de créer du lien, par exception arrêter les coupables qui forcément reviennent tôt ou tard à 10 pas des lieux de leurs crimes pour ensuite les relâcher quelques minutes après ce qui explique sa fulgurante carrière !

Seul sur sa moto, le vieux flic ne peut déroger à ce principe fondé lui-même sur la fameuse règle incontournable (dite « règle de Méndez ») décrite sur ce blog !

Le motard, pour jouir avec plénitude, doit faire corps avec sa machine, ressentir et interpréter la moindre des vibrations comme dans une relation charnelle au summum atteinte après des dizaines d’actes sans cesse améliorés dans le déduit offert par une vieille maîtresse experte…

« plus experte que certaines femmes d’aujourd’hui, et je ne veux nommer personne ». Georges, voix off.

« Les motos sont des extensions de ce que nous sommes, coeur et âme » a déclaré Gevin Fax.

Seul dans son imaginaire, Méndez l’est assurément, lui qui a suivi avec grand intérêt les travaux du Professeur Henri Laborit qui a montré, sans pour autant rencontrer le succès, qu’une seule alternative s’offrait à tout animal (l’homme, doté d’un neo-cortex démesuré, n’échappant pas à la règle bien entendu) soumis à une situation de stress :

1) la lutte,
2) la fuite.

Si l’une ou l’autre branche de l’alternative ne peut s’appliquer, alors cet être vivant va inhiber dans l’action ce qui va générer des maladies, une tendance suicidaire et dans les cas extrêmes la mort. Nous y reviendrons bientôt !

L’homme des lois qu’il n’a cesse de contourner, ne lutte jamais, mais est souvent dans une forme de fuite favorisée voire exacerbée par ses lectures décalées, les vins puissants et tanniques qu’il absorbe très régulièrement (Henri Laborit, lui, consommait du gamma OH !) et son imaginaire débordant. Rares sont les situations déclenchant chez l’inspecteur anarchiste une inhibition dans l’action… !

Méndez, être asocial ? Assurément. Tout au moins dans une première analyse. Ricardo s’est retrouvé en lisant l’interview de Gevin Fax, une figure afro-américaine légende des bikers US dans le premier numéro de Apocalypse Magazine. Gevin a souvent voyagé à moto seule (et affiche un million six cent mille km. à… 65 ans !). Elle n’est pas du tout fan des « Motocycles Clubs » :

« les Motocycles Clubs imposent des réglements et des interdits. Je ne fais pas de la moto pour gérer des réglements et des interdits ».

Ricardo rejoint dans l’idée Gevin qui a créé avec une amie Tana Roller, non pas un club moto mais une tribu. Votre vieil ami flicard vous laisse le soin de découvrir Gevin à travers l’interview publié dans Apocalypse Magazine (vol. 1).

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